Haies, source de vie !
- contact20983
- 26 mai
- 3 min de lecture
La haie, autrefois utilisée notamment pour délimiter les parcelles et fournir du bois, est un élément incontournable du bocage rural traditionnel. Mais elle est aujourd’hui menacée. Alors qu’au début du XXème siècle plus de 2 millions de kilomètres linéaires structuraient le paysage des campagnes françaises, plus de 70% des surfaces ont été arrachées depuis les années 1950, suite à l’agrandissement du parcellaire, la restructuration et la mécanisation des exploitations agricoles. Il aura fallu se retrouver face à des sols appauvris, des problèmes d’inondations, des eaux polluées, un déclin rapide et probant de la biodiversité… pour prendre conscience de tous les services écosystémiques fournis par l’élément-haie, et de son rôle essentiel en tant qu’infrastructure agro-écologique.
Aujourd’hui la tendance s’inverse. Des projets de plantation se multiplient, des réseaux dynamiques émergent, la connaissance scientifique se consolide et la documentation technique est de plus en plus accessible.
POURQUOI PLANTER, RESTAURER OU MAINTENIR DES HAIES ?
Pour protéger les sols
En constituant une barrière physique, la haie permet de préserver les sols de l’érosion causée par l’eau ou le vent. Elle participe également à leur enrichissement, par la production d’humus suite à la décomposition des feuilles, branches et racines des végétaux la composant et cette litière stimule la présence d’une microfaune œuvrant à la fertilité des sols.
Pour protéger les ressources en eau
À nouveau grâce à cet « effet barrière », la haie limite la dérive des fertilisants et pesticides (en les
fixant ou en les dégradant) et réduit la pollution des cours d’eau et nappes phréatiques.
Au bord d’un cours d’eau, une haie (que l’on qualifiera de ripisylve) contribue également au maintien des berges et à la contention des crues.
Par ailleurs, les végétaux présents stockent davantage l’humidité et leurs systèmes racinaires
favorisent l’infiltration de l’eau dans le sol et vers les nappes souterraines.
Pour réguler le (micro)climat
En réduisant les températures extrêmes (production de fraîcheur en été et de chaleur en hiver), la
haie créée un véritable microclimat. En polyculture, maraîchage et arboriculture, c’est notamment son effet brise-vent qui pourra s’avérer précieux : pour une haie perméable à 50%, la vitesse du vent est réduite sur 10 à 15 fois la hauteur de la haie, permettant ainsi de meilleurs rendements agricoles. De plus, dans le contexte actuel de changement climatique planétaire, les arbres que comporte la haie présentent un rôle de « puits à carbone » pour limiter l’effet de serre : grâce au processus de photosynthèse, ils absorbent le CO2 et le stockent (dans leur partie aérienne mais également dans leur système racinaire).
Pour préserver la biodiversité
La haie est un milieu aux faciès diversifiés que l’on peut qualifier d’écotone : une zone de transition
entre différents écosystèmes où l’on observe l’« effet lisière », caractérisé notamment par une importante biodiversité (les espèces végétales et animales propres au milieu de la haie, auxquelles s’ajoutent celles des milieux voisins : forêts, zones ouvertes, zones humides…). Elle représente donc un élément particulièrement favorable à la faune sauvage, tous taxons confondus.
Pour en exploiter les ressources
De multiples produits utiles à l’Homme peuvent être issus de la haie : (bois, fruits...)
Pour prendre soin du bétail
La haie fournit de l’ombre au bétail (notamment en été), ainsi qu’un abri des vents hivernaux frais ou en cas d’intempérie, permettant aux animaux de dépenser moins d’énergie pour réguler leur température. Elle constitue également une barrière sanitaire, en freinant la propagation de certaines épidémies et parasites. Enfin, les jeunes branches représentent un fourrage riche en azote et oligo-éléments.
